[ Pobierz całość w formacie PDF ]

corps[530]; c'est que les sens, c'est que les instruments par lesquels l'âme exerce ses sens, sont fixés dans le
corps et font connaître les corps qui, par leur intermédiaire, arrivent à l'état de concepts, d'où l'on pourrait
induire qu'il y a une faculté de sentir dans l'âme, une autre dans le corps. L'une et l'autre, en effet, sont dits
sensibles (sensibile ); mais la vraie et première faculté de sentir est dans l'âme, quoique le corps contienne les
divers organes des sens....., ou plutôt quoique tous ses membres soient pourvus du tact qui paraît être le seul
commun à tout animal, car il est certains animaux qui manquent de tous les autres instruments, comme les
huîtres et les coquilles, qui sont sans tête, ainsi que Boèce le rappelle dans le premier Commentaire des
Prédicaments[531].
[Note 530: Categ., VII. Boeth., In Proedic., p 100.]
[Note 531: Il n'y a point ou il n'y a plus deux Commentaires des Prédicaments, ni par conséquent de premier.
C'est dans le livre II de son unique commentaire sur les catégories que Boèce parle des huîtres et des coquilles
(p. 101).]
«Quant à cette sensibilité attribuée au corps de l'animal, comme si elle était sa différence, elle paraît descendre
et naître de celle qui est dans l'âme, et l'animal ne paraît sensible qu'en tant qu'il contient une âme capable
d'exercer en lui la faculté de sentir. Le corps n'est dit sensible que parce que l'âme est avec lui, que parce qu'il
a une âme; l'âme, au contraire, est sensible, non par l'effet du prédicament de l'avoir, mais en vertu d'une
puissance qui lui est propre. Objectera-t-on que sensible, étant la différence substantielle d'animal, est une
qualité, apparemment parce que toute différence est qualité, mais qu'avoir une âme n'est pas une qualité, étant
au contraire de la catégorie de l'avoir? Il faudrait alors entendre par la qualité la forme, ou par le mot sensible
désigner dans le corps de l'animal une certaine faculté qui serait nécessairement du ressort de la qualité,
puisque l'autorité a soumis toutes les puissances ou impuissances au genre suprême de la qualité[532]. Cela
revient à dire que l'animal naît déjà apte à l'exercice des facultés de l'âme, grâce à une qualité des sens par
lesquels l'âme, comme par des instruments, s'acquitte des fonctions de la puissance qui lui est propre.
[Note 532: Arist. Categ., VIII. Boeth., In Proed., l. III, p. 170. Toute cette psychologie d'ailleurs ne vient
point d'Aristote; on trouverait plutôt quelque chose d'analogue dans Boèce ( De interp., ed. sec., p. 298)]
«Il faut qu'il y ait différentes sensibilités de l'âme et du corps, comme il y a différentes rationnalités, car c'est
une règle que les genres qui ne sont point subordonnés entre eux, n'ont pas les mêmes espèces ou les mêmes
différences; or, tels sont le corps et l'âme, dont l'on ne reçoit aucune attribution de l'autre[533].
[Note 533: C'est dire, en dialectique, que la sensibilité de l'âme ne peut être celle du corps ou que la sensation
n'est pas l'affection organique; nouvelle preuve que le raisonnement, avec ses formes d'école, remplace et
quelquefois vaut les notions puisées dans l'observation des faits de conscience.]
«L'équivoque qui se trouve dans les noms des différences de l'âme et du corps s'étend aussi aux noms de leurs
accidents. Il naît de certaines choses qui sont dans l'âme certaines propriétés pour le corps. Ainsi le fondement
propre des sciences ou des vertus, c'est l'âme. Cependant l'homme est un corps, et l'on dit de lui qu'il est
savant ou studieux, non qu'on entende par là une qualité de la science ou de la vertu, car elles ne sont pas en
lui, mais un avoir de l'âme, qui a les sciences et les vertus. L'homme est dit dialecticien ou grammairien,
joyeux ou triste, rassuré ou effrayé, et mille autres choses, à raison de toutes les qualités de l'âme, dont
CHAPITRE VI. SUITE DE LA LOGIQUE D'ABÉLARD. Dialectica, QUATRIÈME ET CINQUIÈME PARTIES
194
Abelard, Tome I
l'exercice ne peut apparaître ou même avoir lieu sans la présence du corps. Les corps eux-mêmes reçoivent
des noms, et il leur naît des propriétés qui ont le même caractère: par exemple, Aristote dit qu'avec l'animal
meurt la science[534]. Il parle de la science par rapport au corps, car la suppression de l'animal n'entraînerait
point celle de la science, puisque l'âme, une fois dégagée de la ténébreuse prison du corps, acquiert de plus
vastes connaissances; il ne veut parler que de cet exercice de la science qui se manifeste seulement grâce à la
présence du corps[535].
[Note 534: Categ., VII. Boeth., In Proed., p. 166.] [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • grecja.xlx.pl