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peut-�tre de surprendre ceux qui occupaient la chambre de
quart.
Kongre allait tenter ce dernier moyen de salut. Carcante et
Vargas le pr�c�d�rent. Tous deux se hiss�rent sur l annexe,
saisirent la cha�ne et commenc�rent � grimper l un apr�s
l autre, esp�rant ne pas �tre aper�us au milieu de l obscurit�.
Ils arriv�rent enfin au garde-fou, se cramponn�rent aux
montants... Ils n avaient plus qu � l escalader...
� cet instant, des coups de revolver retentirent. John
Davis et Vasquez �taient l�, sur la d�fensive. Les deux
bandits, frapp�s � la t�te, l�ch�rent prise et vinrent s �craser
sur le toit de l annexe.
Alors des sifflets se firent entendre au pied du phare.
L aviso arrivait dans la crique, et la sir�ne jetait ses sons
aigus � travers l espace...
Il n �tait que temps de fuir. Dans quelques minutes, le
Santa-F� serait � son ancien mouillage.
Kongre et ses compagnons, comprenant qu il n y avait
plus rien � tenter, se pr�cipit�rent en bas du terre-plein, et se
sauv�rent � l int�rieur de l �le.
Un quart d heure plus tard, au moment o� le commandant
Lafayate envoyait son ancre par le fond, la chaloupe des
gardiens reconquise accostait le navire de guerre en quelques
coups d aviron.
John Davis et Vasquez �taient � bord de l aviso.
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Chapitre XV
D�nouement
L aviso Santa-F�, ayant � bord la rel�ve de l �le des �tats,
avait quitt� Buenos-Ayres le 19 f�vrier. Favoris�e par le vent
et la mer, sa travers�e fut tr�s rapide. La grande temp�te qui
dura pr�s de huit jours ne s �tait pas �tendue au del� du
d�troit de Magellan. Le commandant Lafayate n en avait
donc point ressenti les effets, et il arrivait � destination avec
une avance de plusieurs jours. Douze heures plus tard, la
go�lette e�t �t� loin d�j�, et il aurait fallu renoncer �
poursuivre la bande Kongre et son chef.
Le commandant Lafayate ne laissa pas s �couler cette nuit
sans avoir �t� mis au courant de ce qui s �tait pass� depuis
trois mois � la baie d Elgor.
Si Vasquez �tait � bord, ses camarades Felipe et Moriz
n �taient pas avec lui. Son compagnon, personne ne le
connaissait et ne savait son nom.
Le commandant Lafayate les fit venir tous deux dans le
carr�, et sa premi�re parole fut :
� Le phare a �t� allum� tardivement, Vasquez.
 Il y a neuf semaines qu il ne fonctionnait plus...
r�pondit Vasquez.
 Neuf semaines!... Que signifie cela?... Vos deux
camarades?...
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 Felipe et Moriz sont morts!... Vingt et un jours apr�s le
d�part du Santa-F� le phare n avait plus qu un seul gardien,
mon commandant! �
Vasquez fit le r�cit des �v�nements dont l �le des �tats
venait d �tre le th��tre. Une bande de pirates, sous les ordres
d un chef nomm� Kongre, �tait depuis plusieurs ann�es
install�e � la baie d Elgor, attirant les navires sur les �cueils
du cap San Juan, recueillant les �paves, massacrant les
survivants du naufrage. Personne ne soup�onna sa pr�sence
pendant toute la dur�e des travaux du phare, car elle s �tait
r�fugi�e au cap Saint-Barth�lemy, � l extr�mit� occidentale
de l �le. Le Santa-F� reparti, les gardiens rest�s seuls au
service du phare, la bande Kongre remonta la baie d Elgor
sur une go�lette tomb�e par hasard en sa possession.
Quelques minutes apr�s son entr�e dans la crique, Moriz et
Felipe �taient frapp�s et tu�s � son bord. Et, si Vasquez put
�chapper, c est qu il se trouvait � ce moment dans la chambre
de quart. Apr�s l avoir quitt�e, il s �tait r�fugi� sur le littoral
du cap San Juan. L�, il put se nourrir des provisions
d�couvertes dans une caverne o� ces pirates emmagasinaient
leurs r�serves.
Puis Vasquez dit comment, apr�s le naufrage du Century,
il fut assez heureux pour sauver le second de ce b�timent, et
comment tous deux v�curent en attendant l arriv�e du Santa-
F�. Leur plus vif espoir fut alors que la go�lette, retard�e par
des r�parations importantes, ne p�t prendre la mer pour
gagner les parages du Pacifique, avant le retour de l aviso
dans les premiers jours de mars.
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Mais elle e�t pourtant quitt� l �le si les deux boulets que
John Davis envoya dans sa coque ne l eussent retenue
quelques jours encore.
Vasquez arr�tait l� son r�cit, faisant le silence sur ce qui
�tait plus sp�cialement � son honneur. John Davis intervint :
� Ce que Vasquez oublie de vous dire, mon commandant,
ajouta-t-il, c est que nos deux boulets se sont trouv�s tout �
fait insuffisants. Malgr� les trous que nous lui avions faits
dans la coque, la Maule e�t repris la mer ce matin m�me si, la
nuit derni�re, Vasquez, au p�ril de sa vie, ne l avait rejointe �
la nage et n avait fait �clater une cartouche entre le
gouvernail et l �tambot du b�timent. � vrai dire, il n obtint
pas tout le r�sultat qu il esp�rait. Les avaries furent l�g�res et
purent �tre r�par�es en douze heures. Mais ce sont ces douze
heures-l� qui vous ont permis de trouver la go�lette dans la
baie. C est � Vasquez seul que cela est d�, comme c est
encore lui qui, ayant reconnu l aviso, a eu l id�e de courir au
phare et de rallumer ce soir le feu �teint depuis si
longtemps. �
Le commandant Lafayate serra chaleureusement la main �
John Davis et � Vasquez, qui, par leur audacieuse
intervention, avaient permis au Santa-F� de devancer le
d�part de la go�lette, puis il raconta dans quelles conditions,
une heure avant le coucher du soleil, l aviso avait eu
connaissance de l �le des �tats.
Le commandant Lafayate, ayant fait le point dans la
matin�e, �tait s�r de sa position. L aviso n avait qu � prendre
direction sur le cap San Juan, qu il devait apercevoir avant la
nuit.
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En effet, � l heure o� le cr�puscule commen�ait �
obscurcir le ciel, le commandant Lafayate distingua tr�s
nettement sinon la c�te est de l �le, du moins les hauts pics
qui se dressent en arri�re-plan. Il s en trouvait alors � une
dizaine de milles, et il comptait bien �tre au mouillage deux
heures plus tard. [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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